samedi 17 février 2018

Il y a 100 ans .. plus de mort que la guerre .. la grippe espagnole

J'adore l'histoire donc de temps en temps je vous ferais un petit topo "Il y a 100 ans " !!

Donc voilà il y a 100 ans commençait le plus grand fléau de tous les temps.. la grippe espagnol

La grippe de 1918, nommée à tort « grippe espagnole », est due à une souche (H1N1) particulièrement virulente et contagieuse de grippe qui s’est répandue en pandémie de 1918 à 1919. Cette grippe a fait de 20 à 40 millions de morts, 30 millions selon l’Institut Pasteur, voire 100 millions selon certaines réévaluations récentes. Elle serait la pandémie la plus mortelle de l’histoire avec les 34 millions de morts (évalués) de la peste noire.

Le Nord-Est des Etats-Unis, origine géographique probable de l’épidémie

Le nom impropre de grippe espagnole semble venir du fait que seule l'Espagne - qui ne s'était pas engagée dans la Première Guerre mondiale - publia librement les informations relatives à cette épidémie et notamment celles concernant la maladie du roi Alphonse XIII. Les journaux français parlaient donc de la grippe espagnole qui faisait des ravages en Espagne sans mentionner les cas français qui étaient tenus secrets pour ne pas faire savoir à l’ennemi que l’armée était affaiblie.


Les hypothèses sur l'origine géographique de la grippe de 1918 sont multiples mais toutes convergent vers une même région : le Nord-Est des États-Unis d'Amérique, dans la région de Boston, premier lieu semble-t-il où la grippe devint mortelle, vers la mi-septembre 1918. Ce n'est qu'à partir de là que l'on suit avec certitude le virus en question.

Un « virus père » en Chine

Cependant, la pandémie commença bien avant avec le « virus père ». L'origine la plus communément admise, notamment par l'Institut Pasteur, est l'Asie, la région de Canton plus précisément, en Chine. Bien qu'elle ne repose sur aucune preuve indéniable, cette hypothèse s'appuie sur deux constats effectifs : une épidémie de grippe bénigne, mais à forte contagiosité, sévit effectivement en Chine au printemps 1918 . Et cette région, par son interaction entre les populations humaines, aviaires et porcines, a toujours été la source principale des épidémies de grippe. Le mode d'organisation traditionnel de la paysannerie mettait alors en contact direct et continuel les oiseaux de basse-cour, les porcs et les humains. Les premiers, souvent des canards, servant de réservoir naturel de virus. Les populations porcines, servant d'éprouvettes, subissent ainsi continuellement l'assaut des virus grippaux aviaires, qu'ils ne craignent normalement pas du fait de la barrière des espèces. Mais ce contact continuel permet, le cas échéant, aux variantes des virus de s'adapter au système immunitaire mammalien. Et du fait que le système immunitaire des porcs est proche de celui de l'homme, les virus grippaux aviaires peuvent donc atteindre l'homme par le biais des porcs.
Le virus aurait atteint les États-Unis par le biais d'un bataillon américain revenant de la région de Canton vers une base de Boston. Le virus aurait alors muté pour devenir plus mortel (pour 3% des malades, contre moins de 1/1000 pour les autres épidémies de grippe). Elle se transforma alors en pandémie, à travers l’Europe, puis dans le monde entier par ses colonies.


Premiers cas européens dans les tranchées

D'autres encore affirment que la grippe serait originaire d'Europe. Ainsi, les premiers cas de grippe espagnole seraient apparus dans les tranchées, en France, en avril 1918, les premiers frappés étant des spldats britanniques stationnés dans les environs de Rouen. Il y eut effectivement des morts dus à une épidémie de grippe particulièrement contagieuse, mais les conditions d'hygiène des tranchées étaient amplement suffisantes à transformer une grippe des plus banales en maladie mortelle.

Les troupes alliées, vecteur de transmission

Toujours est-il que cette épidémie, liée ou non à l'épidémie chinoise, se répandit rapidement, par le biais des mouvements de troupes alliées, d'abord en Grande-Bretagne, puis aux États-Unis, et enfin en Italie et en Allemagne, atteignant son apogée vers juin 1918. La progression du virus fut foudroyante : des foyers d’infection furent localisés dans plusieurs pays et continents à la fois en moins de 3 mois, et de part et d’autre des Etats-Unis, au Mexique et au Canada, en sept jours à peine. Localement, deux, voire trois vagues se sont succédé.
C'est aux États-Unis, dans la région de Boston, aux environs du 14 septembre, que les premiers cas mortels de « grippe espagnole » furent signalés. À partir de cette date, cette vague virale, bien qu'étant dans la lignée directe de la précédente, se caractérisa par une mortalité 10 à 30 fois plus élevée que les épidémies grippales habituelles.
Du fait de sa grande contagiosité, elle se répandit partout où les voyageurs contaminés, civils ou militaires, allèrent, au gré des transports ferroviaires et maritimes de cette époque, inconscients du danger qu'ils colportaient. Dès le 21 septembre 1918, dans l'ensemble du Nord-Est des États-Unis, des côtes américaines du golfe du Mexique, ainsi qu'en Californie et dans la majorité des grandes villes de l'Est américain, sont signalés des décès dus à la grippe : c'est le début d'une augmentation significative et anormale du nombre de cas mortels.

Aux Etats-Unis, une infirmière sur quatre meurt...

Dès lors, la plupart des grandes villes américaines furent paralysées du fait du grand nombre de malades, mais aussi du nombre sans cesse croissant de personnes refusant d'aller travailler. Alors que les médecins américains, désemparés, sans grande ressources thérapeutiques, tentaient d'endiguer l'épidémie, une infirmière sur quatre mourait.
En Europe, suivant la même évolution qu'aux États-Unis, la maladie, partant du Nord-Est de la France, conquit bien vite l'ensemble des tranchées alliées ainsi que le territoire français et, par les mouvements de troupes britanniques, se propagea Grande-Bretagne.


Vers le 15 octobre, l'Espagne, l'Italie, l'Allemagne et l'ensemble des pays limitrophes comptèrent leurs premiers morts. De là, l'Europe étant à l'époque le centre colonisateur du monde, des bateaux, avec à leur bord des marins grippés, partirent vers l'Afrique, l'Amérique du Sud, les Indes et la Chine, ainsi que vers l'Océanie, ces marins colportant vers ces terres alors encore épargnées un virus épidémique qui, de fait, devint pandémique.

Novembre 1918, le mois le plus meurtrier en France

Fin octobre et début novembre, d'abord en France et en Grande-Bretagne, ensuite dans l'Europe entière durant le mois de novembre 1918, l'importance devint l'égale de celle des États-Unis. Cependant, les populations européennes, affaiblies par quatre ans de guerre et de pénuries, subirent des pertes plus grandes encore que celles des États-Unis. La France, à elle seule, subit quasiment autant de pertes que l'ensemble des États-Unis. Des villes entières sont paralysées, autant par la maladie que par sa crainte. Aux États-Unis, l'épidémie perdit enfin de sa force en novembre, après deux mois en moyenne de sévices : septembre, le mois de la propagation, et octobre, le mois des morts.
En Europe, pour la France et la Grande-Bretagne, le mois de la propagation ayant été octobre, ce fut en novembre, en raison des infrastructures sanitaires débordées, qu'on enregistra le plus grand nombre de morts. Pour les autres pays d'Europe, la période de propagation de la maladie s'étendit de mi-octobre à mi-novembre, celle des morts, de mi-novembre à mi-décembre.
Parmi les comptoirs et colonies européenne, seule l'Australie fut en mesure d'appliquer une quarantaine rigoureuse. Pour les autres, l'épidémie fut inévitable. À partir de novembre 1918, le virus se répandit très vite dans toute l'Afrique, l'Amérique Latine, les Indes et la Chine, ainsi qu'en Océanie. Le pourcentage de grippés dans les populations locales oscillait alors entre 30 et 80 % de contaminés, parmi lesquels de 1 à 20 % de cas mortels. Les épidémies, là aussi, passant en deux mois sur une région, l'activité de la maladie diminua en janvier 1919, avec un pic de mortalité en décembre 1918.

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